4.11.11

Petit hommage à Edmond R. et son manège enchanté.

Monsieur Ridelle,

Avec des mots tout simples et à présent que vous disposez d'internet (pour partir à mon avis à la découverte de « l'où c'que j'pense » de ces dames), laissez moi vous dire par blog interposé, que j'aime passer du temps dans votre manège enchanté et un peu déjanté. Oh ça pour être spéciale elle est spéciale votre pension pour canassons. Tout d'abord l'accueil de Lady, ce petit zinneke tellement court sur pattes qu'on a envie de lui rajouter des roulettes. Elle me fait la fête, elle aboie mon prénom, elle célèbre mon arrivée.

Quel bazar chez vous, dites-donc ! Des toitures éventrées, des carreaux explosés, des tuiles envolées, des carcasses de bagnoles, des vieux métaux rouillés. Mais ça a une de ces gueules, Catherina est peut-être venue faire ses crash-test à Doische. Ici c'est du wallon du vrai comme je l'ai toujours aimé.

Je ne recommande votre adresse à personne, je la garde jalousement pour moi. Vous parlez le wallon de Charleroi avec un léger accent, mais correct dans l'ensemble. C'est rapeux au palais, et pour parler bonnes femmes, sujet que vous abordez toujours avec des yeux qui pétillent, c'est un patois qui fait l'affaire.

Septante balais au compteur, mais toujours fringant et toujours vert, Monsieur Ridelle, attention, n'abusez plus du viagra, vous avez fibrillé il y a à peine un mois, vous allez me péter une durite. Et Céline de Chooz qui a fait la balade avec nous avant-hier, vous l'avez draguée comme un djoune homme qui a des manières pas très cavalières, à la hussarde, quoi. Mais vous avez été garde-champette et chacun ses tournures de style. Moi, j'aurais plutôt dit : Céline, vos rondeurs ravivent mes ardeurs, un truc du genre ... Mais vous, non, c'était autrement plus franc du collier, enfin, chacun son genre, sa tactique. Et pour enchaîner, sur Brigitte Bardot vous en avez remis une couche. Mais elle vous a rien fait BB, ah c'est peut-être ça que vous lui reprochez. Mais faites-lui visiter vos écuries, il n'est pas trop tard enfin ... Vous pourrez lui dire, voilà ma Drague.

Ah oui, une phrase de vous qui m'a fait rire. Elle concerne pas la femme, mais la terre : « j'ai commencé il y a trente ans avec douze ares, aujourd'hui j'ai vingt hectares » et comment donc ? « Ceux qui sont pas d'accord, qui me barrent la route, je les supprime » Ah ben oui la technique de conquête d'Alexandre le Grand mais en plus petit. Me dites pas qu'il y a un charnier derrière la carcasse de caravane hein ... Bon toilettons les juments, sellons-les, enfourchons-les et top départ pour la vraie chevauchée à la Ridelle. On est pas dans le balisé avec vous, à bride rabattue dans les bois de Soulme, les champs de Vodelée, baignade dans l'Hermeton, du trot, du galop dans les sous-bois, ça c'est du cheval. Qu'éne plégi ti. Et si on tient mal sa monture, ah ça vous nous gueulez bien dessus. Mais c'est quand même pédagogique, à l'ancienne d'accord, mais j'aime bien. Paternel, bienveillant, parfois un peu sous-off quand même. Le cheval de Céline s'est emballé pris de panique à cause d'un VTTiste déguisé comme un diable pour Halloween, dans les sentiers, mais quelle idée stupide, ma jument a également pris peur, j'ai réussi à la contenir.

Deux heures trente de chevauchée pour une bouchée de pain, une escapade tout-terrain, un vrai petit bonheur, merci Edmond, à la prochaine. J'amènerai un bon petit Côte-du-Rhône, vous inquiétez pas, ce sera pas une piquette de chez Aldi. Et au fait, dj'aime bé les flamins etou, saveu. C'est des djenses comme nos autes.

Mais y'a une sakwè qui m fait monter l'turbine dins m'tchèsse, c'est les flamins qui mindgent nu du ch'vau, ça steu ça que j'aveu volu vos fé comprinte. Mais y'me chene bé qu'vos mingi vos bièsses etou quand elles ont bén chervu, c'est l'seu bémol, pou mi bén seur.



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